Fondateur et président du premier groupe d’assurance et de banque ivoirien, la Nouvelle société interafricaine d’assurances (NSIA), qui réunit 32 sociétés dans 12 pays, Jean Kacou Diagou est le deuxième homme le plus fortuné de Cote d’Ivoire.
Respecté en Afrique et même à l’international grâce à son parcours exceptionnel, le fondateur de NSIA 1995 est devenu un des entrepreneurs les plus en vue en Afrique francophone subsaharienne.
« J’ai fait mon école primaire dans mon village avant de rejoindre le séminaire où j’ai étudié de ma 6e jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat. A ce moment, là la fin de mon cursus, j’aurais pu finir prêtre »
Prédestiné à être prêtre selon son cursus scolaire, ou footballeur pour son talent, l’assureur va plutôt choisir un autre chemin.
Les débuts
Tout commence en 1972, lorsque le bachelier en philosophie obtient son diplôme de l’Ecole nationale d’assurances à Paris (un Conservatoire national des arts et métiers CNAM) après l’obtention de sa licence en sciences économiques à l’Université d’Abidjan. Il va donc officier comme chef du service Sinistre de l’entreprise SIA, une agence de l’Union des Assurances de Paris (UAP) qui aujourd’hui porte le nom de AXA.
Arrivé par hasard dans le monde des assurances, 3 ans plus tard, le hasard commence à porter des fruits. L’assureur ivoirien est promu secrétaire de la section de l’UAP à Abidjan. L’étoile ne cesse de briller de mille feux et six ans après, en 1981, il passe de secrétaire de section à directeur général de l’Union Africaine IARD une filiale de l’UAP, ainsi que de l’Union Africaine Vie, en plus d’être administrateur de l’union des Assurances du Niger.
A ce moment, la passion pour le marché des assurances ne fait que grandir et le président de l’association des sociétés d’assurances de Cote d’Ivoire a de plus en plus soif et décide d’aller tout surement à la conquête de nouveaux échelons. C’est ainsi qu’en sa posture de président de la FANAF (fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines),il va participer d’ores à la rédaction du code CIMA (conférence interafricaine des marchés d’assurance) puis se retrouver 11 ans plus tard au poste d’administrateur et vice-président du groupe Union Africaine. Un poste qu’il occupera jusqu’en 1994.
Après un parcours édifiant et élogieux au sein des institutions internationales, la figure de proue de l’assurance ivoirienne décide alors quelques années plus tard de créer sa propre entreprise d’assurance, ce qui marque l’avènement de NSIA.
L’avènement de NSIA
La machine se met en marche en Juillet 1995 lorsque l’administrateur de la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) crée la Nouvelle Société Interafricaine d’Assurance en Janvier en se basant sur des capitaux essentiellement africains avec une somme estimée à 300 millions F CFA. Six mois après la création, le groupe connait une ascension fulgurante avec plus de 3000 employés répartis dans près de 12 pays d’Afrique subsaharienne. Et malgré les « crocs en jambe » de ses anciens patrons qui supportaient mal le fait qu’un ancien employé soit leur principal concurrent en Afrique, l’assureur réussit tout de même à faire un chiffre d’affaire estimé à 900 000 000F CFA à la fin de l’année.
L’année suivante, l’Assurance Générale de France abandonne le marché africain. L’occasion faisant le larron, NSIA se ravit d’acquérir la filiale Ivoirienne de l’entreprise française.
Deux ans plus tard, pendant que le Boss est également administrateur de la CAA (Caisse Autonome d’Amortissement), son groupe se dote d’une nouvelle entreprise au Benin (NSAB : Nouvelle Société Assurance Bénin) et en 2000 au Gabon en rachetant l’ancienne Mutuelle du Gabon qui devient NSIA Gabon.
Entre 2000 et 2007 seulement pendant qu’il est également administrateur de la CGRAE (caisse générale de retraite des agents de l’Etat), président du Bureau Exécutif de l’OAA (Organisation des Assurances africaines) de 2001 à 2002 et en même temps vice-président de la CNPS, le groupe NSIA compte déjà 15 entreprises dont une banque la BIAO, ex-filiale de la Belgolaise. Il lui a juste fallu quelques années pour tisser son vaste empire tant dans son pays que dans les pays voisins où ses produits vont séduire de nombreux africains.
Le rythme était maintenu au beau fixe : chaque année on pouvait observer la création d’une nouvelle agence et évidemment la réalisation de nouvelles ambitions. C’est ainsi qu’on a pu observer vers la fin de l’année 2014 pendant qu’il était président de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), 25 filiales au total parmi lesquelles deux banques notamment la BIAO et la Diamond Bank qui comptait environ 700 employés.
Le marché des assurances en Afrique, un réel défi !
Son souci majeur était certes d’entreprendre mais surtout d’offrir à la fois des services bancaires et des produits d’assurance de qualité. C’est pourquoi il a réussi à s’implanter dans plus d’une dizaine de pays africains notamment le Gabon, le Sénégal, le Bénin, le Congo, le Togo, le Cameroun, la Guinée Bissau et bien d’autres avec 32 sociétés environ.
Les distinctions
A travers des distinctions telles que : commandeur de l’ordre national de Cote d’Ivoire, Officier de l’ordre équatorial du Gabon, commandeur de l’ordre du mérite ivoirien, prix d’honneur 2008 de la Direction Générale des impôts, entre autres, force est de constater que le groupe de l’entrepreneur à succès considéré comme l’une des références de la banque assurance en Afrique remporte avec une fierté incommensurable la place du leitmotiv de l’assureur d’Abidjan dont la fortune est estimé à plus de 243 milliards F CFA.
La rédaction