Qualifiée comme étant le plus grand mouvement panafricain de masse de tous les temps, cette association fut créée en 1914 par Marcus Mosiah Garvey en Jamaïque.
Ancien imprimeur, journaliste et militant politique, le père du panafricanisme la met sur pied dans l’espoir de reformer la situation des africains à travers le monde. Il commença donc par la création de la Ligue de l’Association Universelle pour l’Amélioration et la conservation des Noirs et des Communautés Africaines qui va faire la place plus tard à l’UNIA.
Un sigle significatif qui va porter haut le flambeau de la révolution, avec des objectifs majeurs tels que : la fourniture des installations nécessaires à l’enseignement, la réhabilitation des personnes diminuées, la stimulation de l’industrie et du commerce, l’établissement d’une confrérie universelle au sein de la race, l’assistance aux nécessiteux,…
Des actions aussi diverses que importantes pour la cohésion des états africains.
La conquête du monde
Garvey faisait le tour du monde pour attirer le public, des milliers de personnes (au moins 5000) par réunion à ses débuts.
L’UNIA devenait donc déjà une force majeure pas seulement en Afrique, mais aussi à travers les autres continents notamment l’Europe et l’Amérique. Elle était devenue le mouvement africain avec la plus grande renommée dans le monde. L’une de ses conférences a même accueilli environ 25000 personnes au « Madison Square Garden » faisant une parade de 10 km de long. Quelques-unes parmi les grandes puissances d’aujourd’hui y participaient (le Panama, le Nigéria, l’Angleterre, l’Afrique du Sud,…).
Des histoires y étaient enseignées, le droit à la citoyenneté africaine était revendiqué pour les résidents de la diaspora africaine et d’autres décisions étaient prises à l’instar de celle qui stipulait que les couleurs rouge, noir et vert étaient officiellement celles de la race africaine.
Le point culminant
Au milieu des années 1920, l’organisation atteint 6 à 11 millions de membres dans plus de 40 pays puis devient le plus grand mouvement afro-américain, pan caribéen et panafricain sur le continent africain avec plus de 700 branches seulement aux Etats-Unis (dans37 Etats) faisant état de près de 40000 membres pour le plus grand record en occident. Il y avait également des branches en : Afrique du Sud, Australie, Angleterre, au Brésil, au Venezuela…
La Une des médias
L’UNIA faisait parler d’elle dans tous les grands médias et le Negro World (son journal, créé en 1918 et qui était le plus largement distribué dans le monde à l’époque) n’était pas en reste. L’association attirait toute catégorie de profils et son cercle d’influence était bien plus large que ses simples adhérents. Elle regroupait en son sein : des professionnels, juristes, pasteurs, travailleurs sociaux, écrivains, universitaires,…
Marcus motivait les peuples africains à se cultiver et à écrire leur propre histoire, s’autodéterminer et à agir pour son intérêt.
L’influence sur des personnalités
De nombreuse figures emblématiques ont été influencées par ce mouvement notamment : le Président Kwame Nkruma du Ghana, le Général Nnamdi Azikiwe du Nigéria, Jomo Kenyatta du Kenya sans oublier les leaders des années 1920 de l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud, l’honorable Elijah Mohamed de la Nation de l’Islam(un membre de la division de détroit), les parents de Malcom X (les organisateurs du mouvement), le collectif des leaders et des travailleurs politiques dans la Caraïbes anglophone des années 1930,…
Toutefois, si ce grand mouvement intercontinental a connu des exploits, il a également des soubassements qui ont commencés au Libéria, suivies des chefs d’accusation des autorités américaines contre Garvey devant les tribunaux car son franc succès sonnait déjà comme une alarme face aux Etats-Unis et aux gouvernements européens. Par conséquent, il était donc déjà perçu comme une grande menace face à la subjugation européo-américaine persistante sur le continent africain.
La rédaction.