𝗖𝗔𝗣 𝗦𝗨𝗥 𝗨𝗡 𝗛𝗘𝗥𝗢 : 𝗔𝗠𝗜𝗟𝗖𝗔𝗥 𝗖𝗔𝗕𝗥𝗔𝗟

Amilcar Cabral est née le 12 septembre 1924 à Bafatà, dans l’est de la Guinée-Bissau. Le pays dans lequel il voit le jour, la Guinée portugaise, est décimé par plusieurs siècles de traite négrière. Vaste de 40.000 km², il ne comptait que 500.000 habitants en 1960.

Toutes les forces vives du pays sont mobilisées dans la production d’une monoculture d’arachide : les populations sont réquisitionnées de force et amenées à négliger leur production agricole traditionnelle, ce qui se traduit par des famines répétées.

L’espérance de vie moyenne est de 30 ans au moment de l’indépendance. Contrairement aux colonies anglaises et françaises, les Portugais n’investissent quasiment pas dans les infrastructures, ce qui aggrave encore la situation locale.
Du fait du détournement de la production agricole traditionnelle par les colons et du manque d’eau lié à la pluviométrie, de nombreuses famines meurtrières ébranlent ces îles rocailleuses.

Cette situation marquera profondément le jeune Cabral qui décidera d’orienter ses études vers l’agronomie afin de remédier aux problèmes agricoles qui empoisonnent l’existence de ses compatriotes.

En 1945, à l’âge de 21 ans, il obtient une bourse pour poursuivre ses études supérieures à Lisbonne au Portugal.
C’est donc dans ce climat intellectuel et ce contexte historique qu’Amilcar Cabral est amené à rencontrer des condisciples étudiants qui, comme lui, écriront les pages d’histoire de leurs pays respectifs : Agostinho Neto (leader de l’indépendance de l’Angola) et Eduardo Mondlane (fondateur du Frelimo, mouvement de libération nationale du Mozambique).


Cabral et ses amis africains ressentent également la nécessité d’une « réafricanisation des esprits », s’intéressent aux travaux pionniers des écrivains de la négritude, fondent le « Centro de Estudos Africanos» qui leur sert de think-tank dans cette perspective de retour aux sources culturelles africaines.

Amilcar Cabral achève ses études en 1950 et devient ingénieur agronome. en 1952, il retourne en Guinée portugaise pour travailler aux services de l’agriculture et des forêts et plus particulièrement au centre expérimental agricole de Bissau, qu’il dirige dès l’âge de 29 ans.

Durant son année d’exil, Amilcar Cabral travaille dans une entreprise sucrière. Fort de l’exemple du MPLA, Cabral fonde à Bissau le 19 septembre 1956 avec 5 compagnons le Parti africain pour l’indépendance (PAI), qui deviendra bientôt le PAIGC en intégrant la thématique de l’union nécessaire des peuples de Guinée et des îles du Cap-Vert.

Il participe également à la structuration du mouvement syndical et jouera un rôle important dans l’organisation d’une grève ouvrière le 3 août 1959, violemment réprimée par les colons portugais. Suite à cet échec, et face à l’impuissance d’un mouvement de contestation politique traditionnel (manifestations, grèves, etc.) qui s’explique par le caractère particulier du régime dictatorial portugais qui n’a aucune intention de suivre l’exemple de la France et du Royaume-Uni, Amilcar Cabral décide d’engager une lutte armée pour accéder à l’indépendance. La guérilla débute en 1963.

Cette lutte armée est menée principalement à partir des campagnes que Cabral connaît désormais très bien. Positionnant ses bases-arrières en Guinée Conakry et en Casamance, le PAIGC se lance progressivement dans la consolidation de son emprise des campagnes et de l’adhésion des populations rurales en Guinée-Bissau. Face à lui, le pouvoir colonial portugais peut compter sur une force militaire présente sur place de plus de 30 000 hommes bien équipés. Le combat est donc inégal, mais malgré ce handicap la stratégie d’insurrection rurale et d’enclavement des villes par les campagnes se révèle payante, comme ce fut le cas en Chine.

Bientôt c’est tout le Sud du pays qui est sous le contrôle du PAIGC. Amilcar Cabral fait alors preuve de toute son originalité….

La Rédaction.

L’association Universelle pour l’Avancement des Noirs (UNIA)

Qualifiée comme étant le plus grand mouvement panafricain de masse de tous les temps, cette association fut créée en 1914 par Marcus Mosiah Garvey en Jamaïque.

Marcus Garvey

Ancien imprimeur, journaliste et militant politique, le père du panafricanisme la met sur pied dans l’espoir de reformer la situation des africains à travers le monde. Il commença donc par la création de la Ligue de l’Association Universelle pour l’Amélioration et la conservation des Noirs et des Communautés Africaines qui va faire la place plus tard à l’UNIA.

Siège U.N.I.A


Un sigle significatif qui va porter haut le flambeau de la révolution, avec des objectifs majeurs tels que : la fourniture des installations nécessaires à l’enseignement, la réhabilitation des personnes diminuées, la stimulation de l’industrie et du commerce, l’établissement d’une confrérie universelle au sein de la race, l’assistance aux nécessiteux,…

Des actions aussi diverses que importantes pour la cohésion des états africains.

La conquête du monde

Garvey faisait le tour du monde pour attirer le public, des milliers de personnes (au moins 5000) par réunion à ses débuts.
L’UNIA devenait donc déjà une force majeure pas seulement en Afrique, mais aussi à travers les autres continents notamment l’Europe et l’Amérique. Elle était devenue le mouvement africain avec la plus grande renommée dans le monde. L’une de ses conférences a même accueilli environ 25000 personnes au « Madison Square Garden » faisant une parade de 10 km de long. Quelques-unes parmi les grandes puissances d’aujourd’hui y participaient (le Panama, le Nigéria, l’Angleterre, l’Afrique du Sud,…).

Des histoires y étaient enseignées, le droit à la citoyenneté africaine était revendiqué pour les résidents de la diaspora africaine et d’autres décisions étaient prises à l’instar de celle qui stipulait que les couleurs rouge, noir et vert étaient officiellement celles de la race africaine.

Le point culminant

Au milieu des années 1920, l’organisation atteint 6 à 11 millions de membres dans plus de 40 pays puis devient le plus grand mouvement afro-américain, pan caribéen et panafricain sur le continent africain avec plus de 700 branches seulement aux Etats-Unis (dans37 Etats) faisant état de près de 40000 membres pour le plus grand record en occident. Il y avait également des branches en : Afrique du Sud, Australie, Angleterre, au Brésil, au Venezuela…

La Une des médias

L’UNIA faisait parler d’elle dans tous les grands médias et le Negro World (son journal, créé en 1918 et qui était le plus largement distribué dans le monde à l’époque) n’était pas en reste. L’association attirait toute catégorie de profils et son cercle d’influence était bien plus large que ses simples adhérents. Elle regroupait en son sein : des professionnels, juristes, pasteurs, travailleurs sociaux, écrivains, universitaires,…

Marcus motivait les peuples africains à se cultiver et à écrire leur propre histoire, s’autodéterminer et à agir pour son intérêt.

L’influence sur des personnalités

De nombreuse figures emblématiques ont été influencées par ce mouvement notamment : le Président Kwame Nkruma du Ghana, le Général Nnamdi Azikiwe du Nigéria, Jomo Kenyatta du Kenya sans oublier les leaders des années 1920 de l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud, l’honorable Elijah Mohamed de la Nation de l’Islam(un membre de la division de détroit), les parents de Malcom X (les organisateurs du mouvement), le collectif des leaders et des travailleurs politiques dans la Caraïbes anglophone des années 1930,…

Toutefois, si ce grand mouvement intercontinental a connu des exploits, il a également des soubassements qui ont commencés au Libéria, suivies des chefs d’accusation des autorités américaines contre Garvey devant les tribunaux car son franc succès sonnait déjà comme une alarme face aux Etats-Unis et aux gouvernements européens. Par conséquent, il était donc déjà perçu comme une grande menace face à la subjugation européo-américaine persistante sur le continent africain.

La rédaction.